ANTI COCORICO

What for?

Collection d'essais anti "cocorico" d'un expatrié

Depuis plusieurs années j'écris pour analyser mes étonnements, questionnements, voire agacements à l'égard de la culture française. Pour quelqu'un qui à été socialisé dans une culture très différente la vie en France (j'ai encore fêté mes 30 ans en Allemagne), même après 18 ans, est une expérience quotidienne passionnante, mais aussi éprouvante.

Il me semble d'ailleurs surprenant que les différences culturelles entre la France et l'Allemagne sont souvent « minimisées » et dans les publications disponibles portent presque exclusivement sur le milieu du travail. Je peux témoigner que le mariage biculturel, ainsi que la vie dans les associations et la vie tout court sont aussi bien des champs qui ne manquent pas de surprises pour l'expatrié.

My backround

Puisque j'ai une formation d'économiste et de sociologue, je décris mes expériences hexagonales à travers le prisme de l'analyse sociologique (et parfois économiques) de cette culture. La comparaison avec ma culture d'origine me sert d'aiguillon dans ce témoignage sociologique très personnel.

Selon Cornelius Castoriadis chaque société comporte toujours deux dimensions :

Evidemment je traite ici surtout du premier aspect, bien observable et que l'on peut ressentir dans la vie quotidienne. A ce propos, je m'emploie de décrire les forces d'inertie de la culture française (centralisme, républicanisme, société de rangs, hiérarchie, conservatisme des mœurs, …). Mais les forces créatrices du changement existent et il serait incongrue de vouloir lire dans ces écrits qu'un regard dans le rétroviseur. Au contraire en analysant les raisons du blocage leur auteur espère de contribuer à les surmonter et à libérer les forces émancipatrices participant à l'autonomie (amour pour l'innovation, la rupture, recherche de la modernité, de l'utopie, l'indépendance des élites qui disposent d'un Etat tutélaire omnipotent…).

Objections?

Certains pourraient être tentés de m'opposer un ressentiment contre tout ce qui touche à la France , mais c'est aller un peu vite en besogne. La position de l'(auto-)exilé pourrait parfois être comparé à quelqu'un qui souffre d'indigestion culturelle. Il a avalé une autre culture trop vite pour l'avoir bien digéré et surtout pour en avoir fait auparavant le tri entre les choses digeste ou indigeste pour lui.

D'autres me reprocheront l'éclecticisme du mélange des lectures personnelles, « mal citées »… A ceux-là je réponds que c'est un choix conscient, faute de pouvoir faire mieux ou par commodité de lier la réflexion au journal intellectuel. Maurice Blanchot disait à propos du Journal de Kafka : l'écrivain « ne peut tenir que le journal de l'œuvre qu'il n'écrit pas », n'écrira jamais ou n'écrit pas encore (p. 277 La solitude essentielle (1953), p. 20 L'espace littéraire (1955)). Michel Foucault a nommé ce genre de travail « hypomnêmata – recueil de choses lues et entendues et support des exercices de pensée (…) par l'appropriation, l'unification et la subjectivation d'un déjà-dit fragmentaire et choisi » (p. 430 L'écriture de soi (1983)).

Warning!

Peut-être j'exagère souvent le trait, car ces écris témoignent aussi de vrais efforts demandés à un immigré pour s'intégrer et qui buttent parfois sur certains limites d'adaptation culturelle. Certes, ces limites d'intégration sont très subjectives et certainement colorées par l'histoire personnelle de son auteur (éducation protestante, origine de Bavière et fort besoin de liberté), mais elles font échos à l'ouvrage de Philippe Iribarne qui met en exergue les différences séculaires qui subsistent dans la manière dont les Européens vivent les « mêmes » valeurs.

Et puisque la « petite histoire » personnelle est souvent plus concrète que « l'Histoire officielle », le portrait sociologique de la France vu par un « vieux » expatrié peut procurer un nouveau regard sur des « choses très anciennes ».

 

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